Les Chaussures de Randonnées : |
De : A. Guirado
Le : 16/06/2001
Pour pouvoir faire des kilomètres il faut une bonne paire de chaussures. Cette évidence semble avoir échappé aux fabricants.
Ceux d'entre nous qui n'ont pas souffert une fois des pieds sont ( très ) rares. On en arrive d'ailleurs à un non-sens commun qui voudrait que ce soit le randonneur qui doive se "faire" aux chaussures. Alors qu'il nous semble, qu'au point ou en est la technologie, les chaussures devraient s'adapter au marcheur. Parce qu'il faut savoir, pour les débutants, que, quand l'on dit qu'il faut s'habituer aux chaussures, cela signifie des ampoules et autres échauffements. Et ça jusqu'à ce que les pieds se cornent aux endroits critiques, pour ceux qui y réussissent.
Décomposons une paire de chaussures de randonnée et comparons les qualités vantées avec leurs conséquences réelles.
I) La semelle:
Les modes des chaussures de marche, et donc des semelles, varient presque aussi vite que celles des prêts à porter. Les avis diffèrent selon le fabriquant et éventuellement les modes du moment.
Certains fabricants en restent à la "tradition" de haute montagne et nous proposent des semelles plus rigides que du bois en mettant en avant la protection. Sauf à se transformer en bouquetins, ces sabots de marche ne respectent évidemment pas la logique la plus élémentaire. Juste un peu d'observation nous montre que dans une démarche naturelle le pied doit se plier. Quand l'on sait, en plus, que la plus grosse pompe du sang est la plante des pieds en mouvement, vouloir fixer celle-ci sur un support rigide dans une activité de plein air, nous apparaît relever de la torture. On va nous répondre que les pieds doivent être protégés etc. Seulement entre une randonnée de marche et une expédition de haute montagne il y a quand même une différence. Et voir sur les sentiers de randonnée des personnes s'obstiner à marcher avec des chaussures d'une rigidité extrême serait cocasse, si cela n'était pas nuisible pour ceux qui en partissent. Nouveauté, des fabricants se sont aperçus que les pieds sont flexibles. Bel effort, le seul hic c'est que les chaussures qu'ils produisent sont flexibles latéralement, alors que le pied est flexible dans les sens de la marche. Mais on est sur la bonne voie, dans vingt ans peut-être…
II) La tige:
Pour les personnes non rompues aux termes techniques c'est la partie chaussante qui, accroché à la semelle, entoure le pied et le protège. Quelquefois, elle est doublée intérieurement d'un chausson.
Sans se répéter, tout ce qui a été dit plus haut sur la semelle concerne aussi la tige, toutes proportions gardées. Rigidité, flexibilité, en effet la chaussure étant un ensemble, ne riez pas on voit de tout, il est naturel que la semelle et la tige aient des caractéristiques complémentaires.
Là aussi les fabricants nous gratifient de leurs trouvailles. A tel point que qu'ils devraient être obligés de marcher au moins une fois, quelques kilomètres, avec leurs articles. Pour qu'ils puissent, eux aussi, découvrir les plaisirs de la tendinite, les délices des ampoules et autres luxages de genoux.
On pourrait même dire, pour une majorité de chaussures, qu'en l'état actuel des choses, la tige est le complément de torture direct de la semelle. On a vu que cette dernière empêchait les pieds de se plier au niveau de la plante. Eh bien ! La tige, elle, fixe la cheville et empêche aussi les orteils qui voudraient remonter chercher un peu de liberté.
Voilà le tableau de notre marcheur amoureux de la nature et des grands espaces, les pieds pris dans deux blocs de béton. Si on arrive encore à lui faire croire qu'il a de la chance de profiter de la technique, alors c'est du grand art.
III) Les chaussons:
Souvent il est proposé des chaussons intérieurs en matériaux transpirants - finissant en ex ou autre. Pour les personnes supportant ces matières c'est il faut le dire extraordinaire. Cette propriété à être hors eau et hors transpiration est fantastique. Malheureusement il y a ceux qui ne supportent pas. Soit qu'ils sont allergiques à ces matières - il y en a beaucoup. Soit qu'ils ont un mauvais contact tactile, qu'ils préfèrent le cuir ou le coton - il y en a aussi. Rappelons que, malgré que l'extérieur soit en cuir pour certaines chaussures, le chausson (donc le contact avec le pied) est le plus souvent en synthétique. C'est pourquoi les fabricants d'équipements devraient consulter leur cible commerciale plus souvent. Car quand l'on s'adresse à des personnes aimant la nature au point d'y passer leurs loisirs, il n'est pas étonnant que parmi celles ci certaines aient des affinités plus fortes avec des matières 100% naturels.
Le choix devrait être possible là aussi entre chaussures simples ou travaillées, en matériaux naturels ou synthétiques. Cela ne devrait pas être trop difficile car il faut ce souvenir qu'il y a trente ans toutes les chaussures étaient faites avec des matériaux naturels.
Nous allons récapituler les qualités d'une bonne paire de chaussures et les dangers que les excès dans leur conception font courir aux utilisateurs.
a) La semelle: Elle doit accrocher sur des sols secs humides ou mouillés, sur les rochers, les cailloux l'herbe etc. - ne pas oublier que plus de 25% des accidents de marche sont dus à des chaussures trop glissantes. Elle doit absorber une partie du choc et protéger la plante des pieds.
Ce que l'on nous propose: Des semelles rigides aux capacités anti-chocs quelquefois anti-glissants.
La rigidité. Sauf pour quelques courses en haute montagne une trop grande rigidité va à l'encontre de la conception du pied et de la circulation. Il y a, à long terme, un risque de fragilisation du pied car les muscles ne fonctionnent pas et l'on en arrive au paradoxe que des marcheurs ont après un certain âge le pied trop rigide ou mal musclé.
Que lors de balade, le sang circule moins bien qu'en marchant en ville. Vouloir absolument amortir les chocs par la semelle entraîne un autre problème que nous verrons plus loin. Le meilleur amortisseur - l'homme marche sur ses pieds depuis deux millions d'années - est la souplesse de ses pieds, de ses chevilles et de ses jambes.
L'accrochage sur sol humide ou sec est réalisé plus ou moins bien selon les modèles. Mais, si l'on doit observer la nature, il apparaît que les seuls supports rigides qui adhérent aux rochers sont les sabots des bouquetins. Ceux-ci bénéficient d'une matière vivante inégalée en laboratoire. Alors vouloir copier un seul aspect alors que cette nature nous montre l'exemple que la souplesse arrive aussi à des bons résultats et dans plus de cas. Exemples: Les félins, les canidés, les primates, l'homme etc.
La plante des pieds est soumise aux même risques que ceux des personnes accomplissant des métiers où le pied ne peut pas se plier. Perte de la souplesse du pied (crampes) avec en plus une circulation sanguine réduite lors de l'effort - c'est un comble.
b) La tige: Une tige trop rigide comme nous l'avons dit plus haut peut avoir des conséquences néfastes. Passons les en revue.
La cheville ne travaillant pas ou peu, perd de sa musculature, se fragilise. Il est courant de voir personnes pratiquant la randonnée assidûment se tordre ou fouler la cheville des lorsqu'elles remettent des chaussures qui ne sont pas montantes.
Les ampoules ne sont mêmes plus comptées par les personnes chaussant trop rigide.
Une autre conséquence grave des chevilles emprisonnées est la tendinite de l'arrière de la cheville. Assez incapacitant pour être handicapant hors de l'activité sportive.
Et l'une des conséquences souvent ignorée est le traumatisme des genoux. En effet le couple pied cheville ne remplissant plus son rôle d'amortisseur, les chocs se concentrent donc sur la première articulation, le genou. Pour qui a déjà chaussé ce genre d'instrument, certains auront probablement en souvenir un mal de genoux en descente après une longue marche. Il se transforme parfois en claquage ou en foulure du genou.
c) Le chausson: Les personnes qui portent souvent des chaussures non respirantes ou étanches peuvent bien sur développer des mycoses.
Quelquefois comme nous l'avons déjà vu certaines personnes développent des allergies au matériaux synthétiques.
Voilà en somme les conséquences induites par ces instruments de tortures.
Que certains préfèrent cette manière de chausser et de marcher, la diversité fait la richesse. Mais que cette pratique en soit devenue exclusive est vraiment incroyable. Nous avons encore à faire avec une expression de la pensée unique qui n'a pas grand chose à voir avec une réflexion positive.
Peut-être faut-il supplier les fabricants de chaussures de nous faire un modèle pour marcher. Ils peuvent en faire plusieurs aussi, pourquoi pas ?
Nous leur suggérons un modèle de chaussure idéalisé dont nous avons trouvé les caractéristiques parmi différents modèles du commerce.
1) Une semelle qui accroche mi-souple. Elle doit pouvoir se plier après les orteils. Le caoutchouc ou le synthétique ferons l'affaire pourvu qu'il soit doublé par une semelle interne en cuir. Un peu moins rigide que des semelles de haute montagne, un peu plus que des tennis. Au 21° siècle cela devrait être possible non ?
2) La tige devra être assez rigide pour protéger d'une branchette sur un sentier et assez souple pour que le pied puisse remplir sa fonction en liberté.
3) Le chausson n'est pas nécessaire pour tout le monde. Il pourrait coexister des modèles avec, et d'autres sans.
4) Et qu'ils ne sentent pas obligé de nous mettre du funky à toutes les sauces.
En conclusion: Pour notre part nous avons essayé plus de modèles que nécessaire et selon les conditions il nous arrive de randonner en tennis. Il existe quelques bons modèles, mais cela dépend de l'utilisateur et compte tenu des critères cités plus haut nous n'en connaissons pas de parfait. Si vous pensez qu'il existe faite nous le savoir, nous en ferons profiter tout le monde.
fait le 17/10/00
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La chaussure qui ne manque pas d'air. |
De : MG
Le : 16/10/2001
C'est lors de vacances dans le désert du Nevada que Mario Polegato pour faire face à des problèmes de transpiration, a l'idée originale et saugrenue de percer les semelles de ses vieilles baskets à l'aide d'un tournevis : la chaussure respirante est née.
Mais il faudra, tout de même, encore quelques années de recherches pour passer, de l'improvisation, à l'invention plus élaborée d'une semelle en téflon, percée d'un milliard de micro trous par centimètre carré, laissant passer la transpiration tout en étant imperméable à l'eau et à la poussière.
Le procédé breveté dans 135 pays sous la marque
GEOX.
Au-delà de l'aspect commercial explique M. Polegato, les trois quarts de la population mondiale porte des semelles en caoutchouc ou en plastique. J'estime qu'il est de mon devoir d'améliorer la vie de ces gens avec ma découverte.
Un kilomètre à pied …
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Randonner avec sa tente ou pas ? |
De : A. Guirado
Le : 16/01/2002
Un choix important lors de l'organisation de nos randonnées est de savoir si l'on embarque une tente ou pas.
Selon cette détermination la ballade sera différente par le trajet, par la longueur des étapes et par le choix de celle-ci.
Bien sûr il y a peut-être de quoi écrire un ouvrage sur le sujet. Mais nous sommes là pour résumer et on va aller à l'essentiel.
Premièrement, commençons par le plus facile : Les randonnées à la journée. Là bien sûr il n'y a pas besoin de tente. On établit ses trajet pour la journée et le soir on rentre, soit chez soi, soit à l'hôtel lorsqu'on pratique la randonnée en étoile (autour d'un point fixe ou l'on dort le soir).
Deuxièmement la randonnée dans les grands espaces, hors des structures de la civilisation. Là la question ne se pose pas non plus : il faut emmener sa tente. Mais nous y reviendrons, une évolution est possible dans bien des cas.
Troisième cas, celui qui nous intéresse, la randonnée itinérante dans des régions touristique et sauvage à la fois. ( la France où l'Espagne par exemple). Là le choix est possible entre deux solutions.
a) Voyager plus léger et organiser sa route en fonction des gîtes et hôtels.
b) Transporter sa tente, et, même dans ses conditions essayer d'être le plus léger possible, pour apprécier le paysage.
a) Voyager légers ! L'avantage en est la rapidité et l'autonomie étendu. L'inconvénient, les trajets doivent absolument comporter des étapes avec des hôtels ou des gîtes où l'on peut raisonnablement espérer trouver des places libres à l'arriver. C'est un sport agréable et il est sûr que l'on apprécie son lit le soir quand on en a douté une partie de la journée. Le voyage léger permet en outre le tourisme, la visite de sites ou de musées. Ce qui s'avère plus délicat avec des sacs en pleine charge. Le paysage est apprécié et comme nous l'avons dit plus haut les étapes peuvent être un peu plus longues. En somme le gain d'autonomie peut permettre le cas échéant de faire quelques kilomètres de plus pour arriver à un gîte disponible.
b) Transporter sa tente… L'avantage est l'accès à des endroits que l'on ne peut pas atteindre autrement. En effet, dans certains massifs, il est des points que l'on ne peut pas atteindre lors d'un aller retour. Dans ces cas, grâce à sa tente on peut s'offrir le luxe d'un réveil au milieu des sommets. Le bivouac est quelquefois un but à part entière, et tutoyer les milliards d'étoile de montagne par une nuit d'été est un plaisir qui devrait être donner à chacun au moins une fois dans sa vie.
Si l'on veut pratiquer la randonnée de cette manière, tout en conservant une qualité de confort dans sa ballade il suffit d'observer quelques règles simples.
- Le matériel à emporter avec la tente doit être le plus léger possible. Ce qui peut être emporter :
1) le tapis de sol, il est léger en règle générale, peut-être un peu volumineux, mais il peut être recoupé et, si l'on dort la tête sur son sac, il peut faire 1,50 m. A cette taille normalement il ne pèse que 100 grammes. Vous pouvez aussi le tailler de quelques centimètres dans la largeur pour gagner de la place dans le sac.
2) Le duvet, c'est un des points on l'on peut gagner beaucoup. Il est évident que si l'on veut la même température que chez soi il va falloir emporter un sac de couchage de plus de 2 kilos pour un piètre résultat. Mais si c'est pour retrouver son confort, autant ne pas partir ! Plus sérieusement la plupart du temps nous ne bivouaquons pas dans des endroits ou la température descend très bas, et, pour les randonnées d'été tous les sacs avec une température extrême garantie de -8 ° nous semblent inutiles, sauf en haute montagne mais ce n'est pas notre propos ici.
Un bon compromis est possible. Dans le commerce, il est vendu, des sacs qui garantissent 0° en extrême et 6° en confort avec un poids de 850 grammes et pour un prix d'environ 55 euros. C'est ce que nous employons la plupart du temps.
- La tente elle-même : Là il est évident que si l'on cherche dans le commerce des tentes dôme 2 places, double toit dont le poids ne dépasse pas deux kilos il va falloir dépenser plus de 380 euros. C'est beaucoup. Mais avec un peu de bon sens il y à toujours des solutions.
Pour notre part nous avons pris les éléments de tentes dôme bon marché dans des grandes surfaces et nous y avons adapté des structures de notre fabrication. Le résultat : une tente double dôme de deux places de 1.8 kilo pour un montant total inférieur à 60 euros. Considérant que le duvet est à emporter de toute manière. Le bivouac dans ces conditions pèse 2 kilos de plus pour deux personnes.
Voilà pour ces deux manières d'appréhender la randonnée itinérante, avec ou sans tente, nous choisirons toujours de le faire le plus léger possible pour être bien sûr plus nature.
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